dimanche 26 février 2017

DEUXCENTCINQUANTEHUIT

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Les dessins dans la boîte aux lettres aujourd'hui :

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Pour son anniversaire, Martin a eu une canne à pêche. Il a appris à pêcher avec son Grand-Père qui lui a montré comment lancer, comment placer l'hameçon entre les yeux de l'asticot, comment décrocher le poisson en se passant d'abord la main dans l'eau pour ne pas arracher ses écailles, pourquoi il fallait en relâcher certains, pourquoi il ne fallait pas en relâcher d'autres sans pour autant les manger... Il en sait des choses Martin grâce à son Grand-Père.

Les noms de la plupart des poissons, même ceux qu'on ne trouve pas près de chez lui, même ceux qu'on n'est pas supposé pêcher, ou ceux qu'on ne pourrait pas pêcher tout seul avec une petite canne à pêche comme la sienne, le nom des étoiles aussi, celui de certains poètes, beaucoup de chansons que son Grand-Père lui chantait quand ils partaient pêcher et qu'ils chantaient ensemble ensuite. Son Grand-Père qui était aussi bricoleur lui a appris à faire du vélo et à réparer la chaîne quand elle déraille, ce qui arrive souvent quand on a un vieux vélo comme Martin.

Mais pour ses dix ans, Martin n'a pas voulu de nouveau vélo. Il n'a pas voulu aller voir Mickey non plus. Pour ses dix ans, Martin qui vient de perdre son Grand-Père, a voulu une nouvelle canne à pêche, une canne toute simple pour pêcher au lancer. Ses parents un peu surpris se sont pliés à ses désirs. Il faut dire que ses parents, entre son père toujours dans son travail et sa mère toujours dans son travail, ne se rendent pas bien compte à quel point ce Grand-Père comptait pour Martin. Martin qui n'a qu'une hâte aujourd'hui, essayer sa nouvelle canne à pêche. Mais d'abord, c'est son anniversaire.

Il faut souffrir le déjeuner d'anniversaire, le gâteau d'anniversaire, la fête d'anniversaire avec les copains de la classe, des cadeaux inutiles devant lesquels il faut quand même s'extasier, un autre gâteau, tous ces bonbons... Puis tout le monde est parti. Je peux aller sur le port maman? Maman range, maman peste sur le travail que toute cette fête lui a donné, bien sûr que tu peux Martin. Et le vélo qui déraille encore, et encore une fois... Le soleil se couche sur la mer quand il arrive enfin sur la jetée... Mais Martin reste un moment avec son Grand-Père, sinon son anniversaire ne pourrait pas être un bon souvenir. Martin est content, Grand-Père aime bien sa nouvelle canne à pêche.

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En musique :
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Dessins :
  1. Nantes
  2. ?
  3. Nantes
  4. Nantes
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samedi 25 février 2017

DEUXCENTCINQUANTESEPT

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Les dessins dans la boîte aux lettres aujourd'hui :


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Depuis quelques semaines, les garçons vivent seuls ici. Quand ils se sont d'abord aperçus de la disparition de tous les adultes de la maison, ils ont pris peur. Les plus grands ont rassuré les petits comme ils le pouvaient, étant eux-mêmes passablement inquiets, puis finalement les plus petits, calmés, ont pris le dessus et les choses en main : une équipe à la surveillance de la maison, une autre à la cuisine, encore une à la chasse et une dernière qui se repose et un tour de quart à chacun des postes à chacun son tour. Et depuis ces quelques semaines, chacun a pris le pli.
Dans ce coin balnéaire où leurs familles étaient venues pour les vacances d'été, la chasse s'apparente davantage à coquillages, fruits de mer et crustacés. Il y a bien une épicerie et quelques commerces au village mais les enfants n'ont plus rien à dépenser depuis longtemps. Ils font les poubelles de la supérette, les plus filous n'hésitent pas, lorsque c'est leur tour de chasse, à chaparder du beurre, du chocolat, des sucreries. Les filles du boulanger les couvent depuis le premier jour et leur apportent du pain ou les croissants de la veille, toujours en cachette de leurs parents.
Finalement, au bout de quelques autres semaines, les enfants se rendront compte que rien ici ne leur manque. Les parents seront bientôt oubliés, et alors il faudra penser au futur ? Il sera trop tard pour eux, coincés dans ce morceau de présent pour toujours, abandonnés à leur enfance, ne pouvant construire le moindre espoir d'avenir, condamnés à errer dans les limbes du quotidien, à réagir à la pluie ou au soleil, au manque ou à la plénitude, sans jamais pouvoir se projeter, l'éternité à portée de la main.
Comme les chats de la maison qu'ils ne se sont pas encore résolus à manger et avec lesquels ils partagent les fruits de la plage... Et puis, que diraient les filles du boulanger ?

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En musique :
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Dessins :
  1. Nantes
  2. Noirmoutier
  3. Nantes
  4. Nantes
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jeudi 16 février 2017

DEUXCENTCINQUANTESIX

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Les dessins dans la boîte aux lettres aujourd'hui :

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Il entend dans le salon les pages d'un livre que l'on tourne. C'est elle. Il l'a entendu parler un peu plus tôt. Il sait très bien ce qu'elle lit. Comment pourrait-il l'ignorer ? Il fouille son courrier. Il la suit régulièrement dans ses déplacements. Autant il fait suivre les autres, autant elle, il s'en occupe seul. Il connaît l'imprécision de sa démarche, la timidité de ses gestes, les tremblements de sa silhouette rendue floue par la grossièreté de ses vêtements.



Il pourrait descendre maintenant. Frapper à sa porte. Sachant que son mari est sorti au café rejoindre ses amis dégénérés, il pourrait en profiter pour la sauver elle. Il a désormais suffisamment d'entregent pour partir avec elle sans jamais plus être inquiété. Mais il sait qu'elle ne le suivrait jamais. Il sait qu'elle le mépriserait. Comme il sait qu'elle méprise les gens comme lui. Pourtant il sait que pour elle il pourrait se renier. Renier ce qu'il a toujours été. Devenir celui qu'elle pourrait aimer.

Et puis il y a leur enfant. Il a beau se rassurer de discours sur son mépris à elle, son manque de courage à lui, leur enfant déboule toujours dans ses rêves d'évasion pour les faire échouer. Rien à faire, il ne cadre dans aucun de ses scénarios. Car il échafaude bien sûr. Mais jamais il ne parvient à caser de façon satisfaisante l'avenir de ce petit garçon. Il l'aime beaucoup ce petit garçon. À vrai dire, il aimerait être à sa place. Mais ce n'est qu'un petit garçon...
Finalement, la sagesse du parti le sauve de cette impasse, l'envoyant surveiller un camp de travail pour une nouvelle saison de cinq ans.
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En musique :
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Dessins :
  1. Nantes
  2. Nantes
  3. Nantes
  4. Nantes
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DEUXCENTCINQUANTECINQ

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Les dessins dans la boîte aux lettres aujourd'hui :

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Elle s'était vaguement déguisée, minable subterfuge, quelques accessoires qu'elle n'avait pas l'habitude de porter et qui, pensait-elle, suffirait à tromper son regard à lui. Le jugeait-elle donc si peu attentif ? Évidemment qu'il en fallait davantage pour le tromper. Évidemment qu'il l'avait reconnue. Il n'avait même pas eu le moindre doute. Il l'avait vue et s'était simplement demandé pourquoi elle était ainsi accoutrée. Puis il avait vu sa cigarette. Puis il avait fait le lien.
Elle fumait donc, en cachette, enfin, en cachette, vraiment ? Il resta un temps dans le café à l'observer, à détailler ses gestes, surpris de voir finalement à quel point cette cigarette - ces cigarettes ? - lui rendait - lui rendaient ? - sa silhouette, ou plutôt sa netteté. Puis il rentra à la maison. Il n'aurait su dire si l'acte qu'il ruminait en chemin était destiné à punir son manque de ténacité relatif à la cigarette ou cet accoutrement insultant.
Arrivé à leur appartement et s'étant défait de sa veste et de son chapeau sur le porte-manteaux de l'entrée, il commença à fouiller les tiroirs les plus personnels de son épouse afin d'y dénicher, il en était persuadé maintenant, les paquets de cigarette qu'elle y cachait depuis le début. Depuis qu'elle avait annoncé voilà trois ans et sept mois qu'elle arrêtait de fumer. Qu'elle le ferait pour lui. Lui faisant payer en retour, sans jamais vraiment le dire, chacune de ces cigarettes qu'elle ne fumerait pas. Il était temps, comme on dit en pareille situation, de rendre la monnaie.
 Il tordit le cou à ses perruches, les pluma et les mitonna façon tajine.
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En musique :
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Dessins :
  1. Nantes
  2. Nantes
  3. Angers
  4. Angers
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mardi 14 février 2017

DEUXCENTCINQUANTEQUATRE

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Les dessins dans la boîte aux lettres aujourd'hui :
 
 
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Elle gardait le petit. C'était une tâche très importante pour laquelle on lui faisait confiance. C'était un honneur. Elle ne faillirait pas. Elle se montrerait à la hauteur. Elle saurait déceler toute menace éventuelle et s'il le fallait, défendre chèrement la vie de ce petit être contre tous les prédateurs.
Elle pouvait les observer depuis son perchoir, les voir tourner autour de son repaire. Leurs regards de biais, leurs airs de ne pas y toucher, leurs feintes ; elle remarquait le moindre de leurs faux-pas trahissant leurs envies de s'approprier sa progéniture.
Oh bien sûr, ce n'était pas son petit à elle. Sa vraie mère était sortie faire une course. « Je n'en ai pas pour longtemps, je vais à la bibliothèque échanger un livre et je reviens tout de suite, soyez sages ! ». Mais forte de cette marque de confiance, elle considèrerait ce petit comme le sien, comme son héritier.
Non vraiment, personne ne le lui prendra. Personne ne s'en approchera. Personne ne passera.
 
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En musique :
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Dessins :
  1. Nantes
  2. Nantes
  3. Nantes
  4. Nantes
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lundi 13 février 2017

DEUXCENTCINQUANTETROIS

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Les dessins dans la boîte aux lettres aujourd'hui :
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« ...qui devraient être acheminés dans la matinée. L'exposition doit commencer dans deux jours quand les derniers dispositifs de sécurité seront installés. La valeur de cette extraordinaire collection de bijoux a été évaluée à plusieurs dizaines de millions de dollars et le commissaire de l'exposition insiste sur le fait que jamais une telle collection n'a été rassemblée pour la simple raison que jusqu'ici, aucun système de protection n'offrait suffisamment de garanties pour que les assureurs acceptent de couvrir une telle exhibition. Ce sont ces mêmes assureurs qui ont insisté pour que l'exposition ne s'étende pas au delà du... »
Trois semaines, cela lui laissait trois semaines pour mettre au point son plan. Rien d'infaisable dans un contexte normal mais vu les circonstances, il se demandait si cela serait suffisant. Le premier jour de l'exposition, il était dans la queue, affichant le même air émerveillé et vaguement ahuri que les autres visiteurs, s'arrêtant devant les pièces qui lui semblaient les plus remarquables, refaisant un tour et s'arrêtant à nouveau, prétextant un air expert, mais s'arrêtant sur tous les détails les plus révélateurs de ce système de sécurité hors normes dont avaient parlé les médias. Il allait leur montrer aux médias que rien ne résistait à l'Arsène.
La phase de préparation est toujours la plus longue et la plus fastidieuse, comme pour n'importe quelle activité humaine. L'exécution ne prenait qu'une infime partie de son temps de travail. La préparation en amont et l'écoulement en aval, voilà qui prenait du temps, voilà qui n'était pas agréable, voilà pourquoi il était toujours outré que l'on considère son activité comme un travail de fainéant. Cambrioleur, pour lui, n'était pas un choix. C'était simplement quelque chose qu'il faisait très bien. Il espérait bien que ce coup d'éclat en rebattrait suffisamment pour asseoir définitivement sa réputation.
« ...sensationnel vient de se produire sur les lieux de l'exposition de la collection de bijoux *******. Nous apprenons à l'instant que l'intégralité des pièces exposées a été dérobée, visiblement par un individu travaillant seul et connu des services de police sous le nom de "La Mouette". Un suspect a été pris en flagrant-délit sur les lieux mais d'après les informations qui nous ont été transmises, il s'agirait d'un homme qui se fait appeler l'Arsène et qui dit s'être trouvé là "par hasard". L'individu, également connu des forces de l'ordre serait un... »

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En musique :
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Dessins :
  1. Nantes
  2. Nantes
  3. Noirmoutier
  4. Les Sables d'Olonnes
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DEUXCENTCINQUANTEDEUX

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Les dessins dans la boîte aux lettres aujourd'hui :

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D'abord il faut les faire naître. Ce n'est pas rien que de faire naître un enfant. On prend le temps de rencontrer l'autre parent, on prend le temps de le choisir bien, de l'essayer, puis il faut encore le convaincre que c'est le moment, et enfin il faut s'y mettre... Mais après il faut encore préparer son corps, son esprit et son logement pour l'arrivée de l'enfant. Puis il y a la naissance, le travail avant, tout cela est long, tellement long et tellement douloureux. Puis enfin le voilà. Et finalement, si tout cela a été bien long, avec le temps, quand l'enfant grandit, toute cette période paraît n'avoir duré que quelques minutes.
Parce qu'il grandit le bougre, et vite. Et c'est parfois plus de travail que tout ce qu'on a « travaillé » auparavant, y compris au moment du « travail »... Et du coup, on en refait un autre dans la foulée, pour que le premier ne se sente pas trop seul, parce qu'on se dit que c'était plus facile quand il était petit, je ne sais pas pourquoi. En tout cas on en fait un autre, et parfois d'autres encore ? Et il grandissent, et c'est difficile, et le temps passe lentement mais quand on se retourne les années paraissent à nouveau comme des minutes...
Et alors ils grandissent de plus en plus, de plus en plus vite, de plus en plus loin, ils vont de plus en plus loin, regardez-les comme ils s'éloignent, bientôt on ne les verra plus du rivage. Et nous ? Qu'est-ce qu'on fait ? Au début on les regarde, comme ça de loin, mais on est là, bien présent. D'ailleurs ils nous regardent de temps en temps, comme pour vérifier qu'on est bien là, comme si notre présence les rassurait. Mais bien vite, ils ne nous regardent plus que pour être certains qu'on ne les voit pas. Et là... Il faut bien lâcher prise.
Mais alors après ça, quand ils se sont envolés, qu'est-ce qu'on fait ?
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En musique :
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Dessins :
  1. Nantes
  2. Nantes
  3. Noirmoutier
  4. Les Sables d'Olonnes
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dimanche 12 février 2017

DEUXCENTCINQUANTEETUN

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Les dessins dans la boîte aux lettres aujourd'hui :



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La perspective du tournage menaçait la santé mentale d'Arthur. Les semaines passées à l'écriture du scénario, les heures à regarder ses proches le lire, les semaines à le corriger en relisant les annotations prises pendant ces lectures, les heures de relecture par les mêmes proches de ce scénario remanié, encore quelques semaines pour décider de s'arrêter définitivement d'écrire et finalement le moment fatidique, instant d'épiphanie mêlé de désespoir infini, de l'envoi à des producteurs, tout cela avait déjà considérablement affaibli sa condition physique.
Arthur s'était alors frayé un chemin dans les méandres complexes du financement. Parce qu'un producteur n'est pas tant quelqu'un qui a de l'argent que quelqu'un qui en dépense. Arthur devait donc, producteur et distributeur en poche, trouver un financier, puis un autre, puis un autre, et encore d'autres, qui se renvoyaient la balle sans cesse vers celui qui prendrait le plus de risques, qui aurait son  nom en haut, tout en haut de l'affiche, au dessus du nom d'Arthur. Après ces quelques mois éprouvants pour sa santé morale, Arthur avait commencé, accompagné de son producteur, à arpenter les décors naturels qu'il avait imaginés dans son scénario.
Il avait dû faire preuve d'une emprise sur lui-même parfaitement pas naturelle pour ne pas le retoucher. Faisant preuve d'une parfaite maîtrise de lui-même et des comptes, le producteur se chargea d'en retrancher les parties les plus coûteuses, cernant l'intrigue dans des décors limitrophes, limitant les paysages et les perspectives. Arthur déprimait. Du western élégiaque et rural qu'il avait imaginé, il ne lui resterait bientôt plus qu'une chronique paysanne. Las, tout était bouclé, et finalement, près de cinq années après que cette histoire l'avait visité un matin qu'il traînait au lit, le tournage allait commencer. On démarrait par les extérieurs sur la côte et les scènes cavalières.
Le problème d'Arthur, c'est qu'il avait une peur panique des chevaux.
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En musique :
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Dessins :
  1. Les Sables d'Olonnes
  2. Nantes
  3. Noirmoutier
  4. Noirmoutier
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jeudi 9 février 2017

DEUXCENTCINQUANTE

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Les dessins dans la boîte aux lettres aujourd'hui :

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Il fait de plus en plus chaud. Les fenêtres de l'hôtel donnent vers le Sud et rien ne vient voiler la lumière du soleil. Des volutes d'air chaud montent du sol, troublant les regards. J'imagine que c'est ainsi que naissent les mirages au milieu du désert, mais ici, ce serait plutôt inédit. Au moins l'eau courante fonctionne, pour l'instant.
Dehors, la végétation est desséchée. Cette chaleur est installée sur tout le pays depuis maintenant plusieurs semaines. Quand on commence à compter en semaines, c'est que la situation est grave. Les seules personnes à encore s'aventurer dehors ont entre quinze et trente ans. Dans un coin comme celui-ci, c'est plutôt inédit.
Depuis quelques jours des espèces d'insectes inconnues dans ces régions ont commencé à coloniser les abords de la ville. Déjà quelques cas d'allergies particulièrement graves se sont déclarés. Tout ceci est encore anecdotique, mais on sent bien que la population est de moins en moins tranquille. Et je me sens moi-même vaguement anxieux.

Malgré tout cela, je me rends sur la plage avec la ferme intention de profiter encore de mes vacances.
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En musique :
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Dessins :
  1. Noirmoutier
  2. Nantes
  3. Nantes
  4. Les Sables d'Olonnes
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DEUXCENTQUARANTENEUF

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Les dessins dans la boîte aux lettres aujourd'hui : 

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Papa fume tout le temps sur la terrasse. Il refuse obstinément d'arrêter de fumer. Avant, Maman fumait avec lui il paraît, mais elle a arrêté et lui non. Je ne sais pas pourquoi il fume, ça a l'air tellement dégoûtant de fumer. Je ne vois pas ce qu'il y a d'intéressant à faire quelque chose si on est obligé de le faire tout seul sur la terrasse, des fois sous la pluie ou quand il fait super froid. Je sais qu'il aimerait bien pouvoir fumer dans son bureau en écoutant de la musique, mais comme le bureau fait aussi chambre d'amis, Maman dit qu'il n'a pas le droit. En tout cas, là, il n'est pas sur la terrasse. Donc, il ne doit pas être à la maison.
Maman range tout le temps nos habits. Elle dit que Papa n'a pas le droit de s'occuper du linge. Sûrement parce qu'il sent la cigarette. Elles sépare toujours les habits par couleur et puis elle fait des tournées, de rouge, de bleu, de jaune, de orange ou de vert. À la maison, chacun a sa couleur à part Papa qui met toutes les couleurs et Maman qui met du noir surtout. En fait, c'est surtout mon frère qui met du orange. Moi je fais plutôt comme Papa même si Maman elle dit que ma couleur c'est le vert. Enfin pour l'instant, personne ne range nos habits. Maman ne doit pas être à la maison non plus.
Mon petit frère dort tout le temps. Il dort dans sa chambre généralement, mais il lui arrive de dormir dans les chambres des autres, la mienne, celle des parents et même dans la chambre d'amis qui sert de bureau à Papa, et Papa dit que même quand il met sa musique super fort, ça le réveille même pas. Il lui est arrivé aussi de s'endormir sur le canapé du salon et même une fois dans le panier du chien. Papa raconte qu'il l'a vu dormir debout contre le réfrigérateur dans la cuisine et que même là il a eu du mal à le réveiller. Là, il dort sur le lit des parents, ça m'étonnerait qu'il se réveille avant l'heure du dîner.
C'est parfait. J'ai tout mon temps pour fouiller la collection de disques de Papa.
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En musique :
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Dessins :
  1. Nantes
  2. Nantes
  3. Nantes
  4. Nantes
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