lundi 13 juin 2011

DEUXCENTQUINZE


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C'était la première fois pour moi. Quand ça a commencé, tout était neuf et rien ne devait jamais finir ; même si tout cela n'était pas sérieux paraît-il. Mais bien sûr que cela s'est terminé. Après ça, il s'est passé des années avant que cela ne m'arrive à nouveau et pendant tout ce temps j'ai vu son visage dans tous les reflets, j'ai cherché des échos de son regard dans tous les yeux que je rencontrais, j'ai vu tout ou partie de sa silhouette dans bien des démarches croisées.
Toutes les nuits où je rêvais d'elle je me réveillais le matin pris d'une attaque de mélancolie invincible. C'est ensuite cet état au réveil qui me renseignait sur la nature de mes rêves qu'il m'arrivait d'oublier. Les journées vécues ainsi étaient des cauchemars éveillés, cette mélancolie renforçant les visions que j'avais d'elle, partout, impossible à combattre.
Puis ces rêves se sont espacés, le paysage s'est vidé, ma mémoire s'est délitée. Je ne l'ai plus vue nulle part. Juste subsistait de temps à autres des éclairs fugitifs dans mes rêveries, éveillées ou non. De temps en temps, au réveil, le sentiment, plus si désagréable puisque rare, d'un manque, le même manque que me laissaient tous ces rêves d'elle. Il m'arrivait même alors de me forcer à penser à elle pour provoquer cet état, faire revenir les vision, repeupler un peu mon univers.
Mais, las de se sentir glacé dans un lit de hasard, on finit par se lever et chercher un autre visage.

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B.O.S.T. :
Dessins :
  1. Toulouse
  2. Toulouse
  3. Toulouse
  4. Toulouse

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