vendredi 9 juillet 2010

SOIXANTESIX


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Restons un moment avec les Pinsec pour voir comment ils vont réagir. Loin de s'apitoyer, ils sont retournés à la grande ville pour recruter une sorte de milice. Cela n'a pas été bien difficile, il a suffit de montrer à chaque homme une photo de la jeune femme disparue, nue, enceinte et accompagnée d'un ersatz d'homoncule pour lui faire prendre les armes. Très vite, la ville est en ébullition. On s'échange des tenues de combats, des armes de poing, des fusils. Très vite, la liesse gagne les foules qui finissent par se rassembler sur la grande place ouverte au soleil qui cible la ville en son centre. Les esprits sont violents, la haine est palpable... 
Gabriel Pinsec parvient néanmoins à contenir l'énergie destructrice et à calmer suffisamment la foule pour exposer l'embryon de plan que Charlette et lui ont mis au point et qui nécessite la mobilisation de chacun. Rapidement, la foule se disperse et chacun rentre s'enfermer chez lui. Les Pinsec retournent à leur riad près de la forteresse du repoussant VonSchrecklich et reprennent leurs tours d'observation. Pendant que Charlette se repose, Gabriel fait une dizaine de fois le tour de l'enceinte, répertoriant encore et encore les heures de passages des gardes et les entrées ou les lézardes dans le mur qui permettraient un assaut rapide et surprise.
Charlette vient prendre le relais et Gabriel part se coucher mais le sommeil ne vient pas. La chaleur, l'excitation, la peur aussi, trop d'émotions contradictoires qui le bousculent et le gardent éveillé. Il passe donc le temps du tour de garde de Charlette à tourner en rond dans sa chambre, à fumer, à imaginer toutes les possibilités, échafauder plans sur plans, cherchant les meilleures stratégies d'attaque, faisant, défaisant, refaisant... Son paquet de blondes américaines fini, il ne tient plus. Il sort et part rejoindre Charlette au point de rendez vous, se disant qu'il la rattrapera sur le parcours fixé.
Arrivé aux abords du mur d'enceinte de la forteresse du fastidieux Dr VonSchrecklich, il s'engage sur le parcours de surveillance, vide de toute appréhension. Mais au fur et à mesure qu'il avance, prenant garde de ne pas se faire repérer, la peur le gagne : nulle trace de Charlette. Il finit bientôt le tour de l'enceinte et rien, pas le moindre signe. Il s'arrête devant le dernier point d'observation, une meurtrière d'où il peut observer l'intérieur de la forteresse, il monte jusqu'au piton rocheux pour regarder de l'autre côté et là, son sang se fige. Elle est là, elle se débat, aux prises avec trois gardes armés jusqu'aux dents, ils l'ont prise...

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Musique :
  • Daniel Darc - Psaume XXIII

Dessins :
  1. Tunis
  2. Tunis
  3. Tunis
  4. Tunis


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