mercredi 16 mars 2011

CENTQUATREVINGTDIXSEPT


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Elle a commencé sa journée sous la verrière de la marquise de la porte d'entrée située côté rue. Elle marchait à l'envers sur le verre granuleux chauffé par le soleil du matin et les montants mangés d'une mousse verdâtre de la structure en fonte ou en acier, qui sait en quoi sont fabriquées ces vieilleries ?
Elle a voleté ensuite vers l'usine de godasses de l'autre côté de l'allée, au bout du jardin. L'usine appartient à la famille des voisins depuis des générations, plus d'un siècle en tout cas. L'ancien propriétaire aimait à s'en féliciter en distribuant les maigres primes de fin d'année. L'an dernier la prime était tellement mince que l'usine a été vendue. Depuis elle est vide, désaffectée, attendant probablement le moment où elle sera rasée puis remplacée par un ou plusieurs immeubles d'habitation construits trop vite pour durer mais qui seront rasés à leur tour avant d'être démodés. Sûrement pour construire une usine à la place... 
Elle s'est posée un moment sur le guidon d'un vélo qui était garé là. C'est qu'elle est grande cette usine. Si elle en a fait le tour, c'est logique qu'elle se soit un peu fatigué. Le vélo avec son acier brillant et froid, qui sait en quoi sont fabriqués ces trucs là, les guidons ? Le guidon a dû lui paraître une étape fraîche et fiable. Le temps de souffler quelques instants.
Le vélo appartenait au fils de l'ancien patron de l'usine justement. Il devait faire une promenade dans les anciens locaux ayant appartenu à sa famille depuis plus d'un siècle... Nostalgique le môme. Je crois qu'il l'a écrasée au moment où elle s'est posée sur sa manche.

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B.O.S.T. :
Dessins :
  1. Toulouse
  2. Toulouse
  3. Toulouse
  4. Toulouse

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