vendredi 5 novembre 2010

CENTQUARANTEHUIT


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Lundi, 12 heures :
Comme tous les lundis, j'ai déjeuné, tout seul, au Café de Paris. J'ai pris l'andouillette grillée sauce moutarde avec des frites, un demi supérieur et un café pour terminer. Ce midi j'ai observé un client qui se tenait seul au comptoir. Il avait une drôle de façon de tenir son verre, ça m'agaçait. Il le tenait par le pied, sa main complètement refermée sur lui, comme si c'était un petit oiseau et qu'il tentait de l'étrangler. Il discutait avec Madeleine, la patronne, et ça aussi ça m'énervait parce qu'elle riait et d'habitude, Madeleine elle ne rit pas quand elle travaille. 
Mercredi, 19 heures :
En rentrant du travail ce soir je me suis arrêté au coin de ma rue. Je voulais me prendre des kébabs pour le dîner. Il y avait là les deux filles du quatrième étage qui attendaient, dans la rue, juste devant la boutique. Je les aime bien mais je ne connais toujours pas leurs noms. Du coup je n'ai pas osé aller faire la queue avec elles devant le marchand de kébabs. Ça fait cinq ans que j'habite ici, cinq ans que je vais chez lui au moins une fois par semaine pour commander des kébabs et je ne sais toujours pas comme il s'appelle ni comment s'appelle sa boutique.
Samedi, 15 heures :
Je me suis levé après midi. Je me suis couché tard hier, j'ai lu. Je voulais terminer ce roman de Robert Ludlum que j'ai déjà lu dix fois. Finalement j'ai éteint la lumière quand le soleil se levait. Cet après midi j'avais envie de m'aérer un peu alors j'ai sorti mon vélo de la cave. Le pneu arrière était tout dégonflé. J'ai tenté de le regonfler à la pompe mais visiblement il était crevé. Je suis sorti à pied, j'ai fait le tour du quartier, je me suis arrêté devant le cinéma du coin, j'ai hésité devant quelques instants mais rien ne me tentait suffisamment. Je suis rentré. Sur le chemin de mon appartement, j'ai vu les filles du quatrième qui partaient en vélos mais elles étaient déjà  trop loin pour que je leur demande si je pouvais les accompagner.
Lundi, 13 heures :
Je déjeune tout seul au Café de Paris. J'ai pris des rognons de veau avec la purée maison à l'huile d'olive, un verre de Madiran et un café gourmand pour finir. J'ai eu une bonne matinée au bureau alors je me fais plaisir. Au comptoir, le type de la semaine dernière, celui qui tenait son verre bizarrement est revenu. Il a amené un ami à lui et tous les deux ils ne lâchent pas Madeleine qui du coup ne s'occupe plus de rien. Le garçon de café n'a pas l'air d'apprécier, qui fume rageusement sur la terrasse.

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Musique :

  • Léo Ferré - La Solitude
Dessins :
  1. Toulouse
  2. Angers
  3. Toulouse
  4. Toulouse

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