mardi 22 juin 2010

QUARANTENEUF

B.O.S.T.

****

Il y a une route qui relie Oaxaca à Cancùn. Sur cette route circulent de nombreux camions. En réalité, cette route ne commence pas à Oaxaca, pas plus qu'elle ne finit à Cancùn. Mais il y a quelques camions qui ne s'occupent que de cette portion de route. Une portion de presque huit cents kilomètres qui traverse cinq états du Mexique et qui, partie de l'ancien empire Aztèque arrive sur les ruines de l'ancien empire Maya, en longeant une côte qui a abrité de nombreuses expéditions de pirates.   
Les chauffeurs routiers qui empruntent cette route tous les jours la connaissent par coeur. Comme chaque chauffeur routier connaît par coeur la route qu'il emprunte tous les jours, dans un sens un matin et dans l'autre le matin suivant. Tous les jours, huit cents kilomètres ; de ces kilomètres chargés d'Histoire et d'histoires ; tous les jours, huit cents kilomètres sont parcourus, dans un sens, puis dans l'autre le lendemain. Les camions ne sont jamais vides puisque : de Oaxaca, ils amènent le produit de la pêche du Pacifique à Cancùn et que de Cancùn ils amènent le produit de la pêche de l'Atlantique à Oaxaca. Les vases communiquent...
Ces pauvres chauffeurs empruntent donc cette route, tous les jours de la semaine, un jour de repos, le dimanche... Ces hommes croient autant dans le Dieu des catholiques que dans les idoles des ancêtres de ces terres. Qu'ils soient d'origines espagnole ou locale n'a rien à faire dans ces croyances, tout se mélange ici. Ils boivent beaucoup, de la bière, de la tequila et du mezcal. Ils fument, des herbes interdites mais sur lesquelles on ferme les yeux. Et ils sont souvent déchirés entre les deux côtes, des Caraïbes et du Pacifique.
Le résultat c'est qu'ils ont souvent deux foyers. Pas seulement deux maisons mais aussi deux femmes qui entretiennent deux familles... Et que leur véritable foyer, c'est cette route.

****
Musique :
  • Patrick Watson - Tracy's Water

Dessins :
  1. Onzero
  2. Onzero
  3. Onzero
  4. Onzero


****

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire