lundi 14 juin 2010

QUARANTEETUN


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Mexico city, lundi 14 juin 2010
Maman,
Je t'écris un mot rapide que je te fais passer par les voisins. C'est très important que le secret absolu soit gardé aussi bien sur l'endroit où je me trouve que sur la connaissance que tu en as. Jacques m'a interdit d'avoir le moindre contact avec notre ancienne vie mais je ne peux te tenir éloignée de moi plus longtemps. Nous sommes installés à Mexico depuis six mois maintenant et nous commençons à nous sentir libres. Jacques tient à laisser passer une année entière avant de tenter de vivre au grand jour. 

Nous sommes partis pour le Mexique tout de suite après les évènements que tu as pu suivre dans les journaux. Jacques disait "là bas personne ne nous attend, personne ne viendra nous y chercher". J'ai eu beau lui dire qu'en Belgique personne ne nous attendait non plus, il tenait à mettre un océan entre nous et les tueurs lâchés à nos trousses. Maman, ne t'inquiète pas. Nous sommes en sécurité aujourd'hui. On s'est trouvé un hôtel calme et pas tape-à-l'oeil du tout. Notre chambre est agréable et nous sommes entourés de gens qui comme nous cherchent une nouvelle vie à l'écart des indiscrétions. Ça fait du bien de ne pas se sentir seule déracinée.

Le patron de l'hôtel est un drôle de bonhomme. Il emploie l'intégralité de ses locataires. Il leur pourvoie des papiers en règles (faux donc), les paye en nature et tient à ce que ces pratiques soient cachées aux autorités. Un drôle d'arrangement qui nous convient parfaitement, on se lie vite avec nos collègues, on partage la vie des  habitués du quartier, Jacques est cireur de chaussures et moi je fais la vaisselle dans les cuisines de l'hôtel. On garde les pourboires et la chambre et les repas nous sont payés. C'est bien pour l'instant, on s'intègre et on garde notre argent de côté pour après.

Maman, je termine là dessus. J'essaierai de t'écrire plus tard, une fois par mois, que tu ne t'inquiètes pas. Si tu veux me répondre, je donnerai une boite postale aux voisins quand j'en aurai une. Je ne peux pas me permettre de te faire courir le moindre risque. Détruis cette lettre quand tu l'auras lue. Je t'embrasse comme je t'aime ma petite Maman.

L.

FIN

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Musique :
  • Beck - Mexico

Dessins :
  1. Mexico
  2. Mexico
  3. Mexico
  4. Mexico


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2 commentaires:

  1. merci pour cette fin heureuse...
    biz
    laure

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  2. J'ai longtemps hésité... Quand j'ai commencé au trentesix, il partait seul, l'exécuteur avait raison d'elle. Mrs .nol a pas voulu, et j'ai cédé sur l'image des deux mains l'une dans l'autre. Je trouvais joli que ce soit les mains de deux personnes même si on voit bien qu'il s'agit de la même personne...

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