mardi 17 août 2010

QUATREVINGTCINQ


****

Quand on était adolescent on faisait plein de rêves — typiquement le genre de phrase qu'on met au passé pour faire celui qui a grandi mais la vérité c'est qu'on peut la mettre au présent et au futur, on restera dans le constat. Je faisais plein de rêves, comme aujourd'hui, mais mes rêves de l'époque étaient peuplés de filles, de voyages et de musique et d'amis autour pour assister à ces exploits puisque dans mes rêves c'était moi le héros même si des fois dans mes rêves j'étais Han Solo. Comme vous j'imagine, j'en ai réalisé aucun de ces rêves. Enfin ça va, c'est pas la mort, j'ai eu des filles, des voyages, des amis, de la musique, des fois tout en même temps. Han Solo ? Non. Même si je porte des gilets. 
Quand j'étais adolescent, il existait une carte qui permettait de prendre tous les trains d'Europe. Ça se trouve elle existe toujours. Cette carte, elle me faisait, elle nous faisait rêver. On imaginait des vacances d'étudiants à rallonge, aux quatre coins du continent, peuplés de filles, de musiques. On se voyait descendre les rues de Prague ou de Varsovie. Nos rêves d'adolescent étaient hantés par l'autre côté du mur tout juste descendu,  pénétrés par l'espoir d'y gratter des miettes de ce communisme que l'on théorisait sans cesse. Longer le Danube à Vienne, Budapest et Belgrade, descendre la botte et remonter l'Espagne, un tour dans les fumeries d'Amsterdam et l'Angleterre et l'Irlande pour terminer.
De tous ces pays que l'on rêvait de connaître, l'Irlande était celui qui nous attirait le plus mystérieusement ; probablement à cause des filles et de la musique. Notre rêve de tour d'Europe on le finissait dans la lande, à vélo, accompagné d'une rousse aux yeux verts comme le paysage, une ballade ponctuée de haltes dans des pubs peuplés de musiciens avenants qu'on voulait déjà pour amis et se terminant dans des auberges bon marché — bon marché étant le dénominateur commun de tous nos rêves d'adolescents. L'Irlande, dans nos rêves communs on s'y séparait, on s'y perdait, on n'en revenait sans doute pas.
Alors comme celui là nous tirait un peu plus dans les pattes que les autres, on s'était dit qu'on se calerait quelques jours à suivre en commun pour y aller. On est allé directement voir les irlandais qui tenaient la boutique pour organiser les séjours sur place. La jeune fille — jeune et fille restant à démontrer — nous a reçus comme si on était des réfugiés roumains. Je crois que cette année là on est encore allé en Vendée.

****
Musique :
  • The Pogues - A Pair Of Brown Eyes

Dessins :
  1. Nantes
  2. Piriac
  3. Nantes
  4. Nantes


****

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire