dimanche 8 août 2010

SOIXANTESEIZE


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tellement que mes jambes en tremblent et que je décide de faire demi-tour. Et, de ce moment là, tout va mieux. Je le sens, je le sais, intimement. D'abord, mes jambes n'ont pas cessé de trembler. Mais je sens que leur tremblement n'est plus lié à l'angoisse de ce qui m'attendait mais à l'excitation de tourner le dos à tout ça. Je fais demi-tour et je crois que je vais remonter loin dans le temps parce que je ne supporte plus celui que je suis alors que je me souviens très bien avoir bien aimé celui que j'étais, à un moment.
Pour l'instant mes pas me guident jusqu'à la gare d'où je viens. Je pense non pas à ce que je vais laisser derrière moi mais à ceux que je viens de laisser devant. Je me dis qu'ils vont être déçus et cette pensée même me crispe et cette crispation m'enchante, elle me rassure. Je suis exactement en train de faire ce que j'aurais dû faire depuis longtemps. Le principe de Peter : si chacun est destiné à s'élever à son niveau d'incompétence, pourquoi échapperai-je à cette loi?  
Et le pire c'est que j'en ai connu des comme moi. Pas des amis, mais certains que j'aimais bien quand même. Ils produisaient de bonnes choses, des choses que j'aimais, que j'aime toujours. Et ils sortaient le film de trop, le livre de trop, le disque de trop... Je crois que cela fait longtemps que j'ai sorti le mien, de trop. Tellement que ce n'est même plus moi qui me rends dans ces conférences de presse pour parler à des inconnus de choses que je ne connais pas, que je ne sais pas, qui ne sont pas moi.
Aujourd'hui je retourne d'où je viens. Aujourd'hui je vais rebrancher ma guitare et tout reprendre au moment où on m'a demandé de faire quelque chose et que je l'ai faite parce qu'on me l'a demandée. Aujourd'hui je vais
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Musique :
  • Joy Division - Transmission

Dessins :
  1. Nantes
  2. Nantes
  3. Nantes
  4. Nantes


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